Formation Professionnelle| La culture de l’évaluation en entreprise

Formation Professionnelle| La culture de l’évaluation en entreprise

 En entreprise, comme dans l’éducation nationale, il est temps de déployer une véritable culture de l’évaluation. Pour cela, il faut commencer par banaliser l’évaluation, parvenir à la dédramatiser afin de la généraliser, en faire un outil de travail et non une épreuve.

Un article fort intéressant de Patrice BERTRAND, Directeur ExperQuiz paru dans les Echos du 23 /10/18. https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-188001-opinion-la-culture-de-levaluation-en-entreprise-2216041.php

 

Dans une tribune publiée récemment, Cédric Villani explique l’importance de l’évaluation dans l’amélioration du système éducatif. Une analyse qui est bien en phase avec celle de Jean-Michel Blanquer, qui veut déployer une « culture de l’évaluation », l’un des axes du projet de loi présenté lundi 15 octobre au Conseil supérieur de l’éducation. La logique pourrait se résumer en cette maxime : pas de progrès sans mesure.

Ce qui vaut pour l’éducation nationale pourrait valoir aussi pour l’enseignement en entreprise, qu’il s’agisse de formation professionnelle ou simplement de capitalisation et diffusion des connaissances. L’évaluation des connaissances est souvent mal vue en entreprise. Les collaborateurs peuvent l’accepter dans un processus de recrutement, mais une fois embauché, ils perçoivent souvent l’évaluation comme un manque de confiance, un soupçon désagréable quant à leurs aptitudes.

Certes, nous avons été élevés, au travers de nos études, dans une certaine angoisse de l’évaluation (aussi appelée contrôle de connaissance), point de passage obligé, mais anxiogène, dont nous espérions bien être débarrassés une fois dans la vie active. Pourtant, il faut réhabiliter l’évaluation, l’évaluation bienveillante, l’évaluation comme outil de progression, comme l’assurance d’un travail sûr et sans stress, fondement de la confiance en soi.

En effet, beaucoup de difficultés dans l’exercice de son métier proviennent d’une connaissance insuffisante.

Qu’il s’agisse des processus de travail propres à l’entreprise, des règles de sécurité, de questions de réglementation, d’une nouvelle technologie, ou même des caractéristiques d’un produit… peu importe le sujet, tous les métiers s’appuient sur la connaissance, et dans tous les métiers les impacts de connaissances imparfaites peuvent être critiques. Bien souvent, nous savons que nous ne maîtrisons pas suffisamment certains points, nous savons que cela peut nous faire faire des erreurs, parfois graves, et cette perspective est en soi une source de stress dans le travail, comme elle est un facteur de risque pour l’entreprise.

L’évaluation est évidemment la solution :

Elle permettra à la fois d’identifier la connaissance qui manque, et de confirmer la connaissance acquise. D’orienter la démarche de formation, de valider ses apports, de donner confiance à chacun. L’évaluation n’est pas qu’un outil de diagnostic, elle est aussi un outil d’apprentissage, en soi. Mais pour que l’entreprise en tire bénéfice le plus largement, il faut parvenir à dédramatiser l’évaluation, à la banaliser. Et pour la banaliser, le mieux est de la généraliser. Évaluation à tous les étages, donc, mais évaluation bienveillante, choisie, voulue.

Une excellente manière de banaliser l’évaluation, tout en lui donnant une dimension ludique, consiste à mettre à disposition des tests en accès libre sur une diversité de sujets. Chaque collaborateur peut s’y essayer, librement et de manière anonyme, autant qu’il le souhaite. Des algorithmes de sélection de questions permettent d’adapter le test au rythme d’apprentissage de chacun. Le passage est libre, mais le résultat est clair : chacun est informé de son niveau de connaissance sur le sujet, et du niveau cible, considéré comme adéquat pour son métier.

Cette approche se combine parfaitement avec le passage d’une certification plus formelle, qui est la concrétisation, la valorisation de l’effort. Mais si le test de certification est dans la droite ligne du test libre, il s’aborde sans angoisse : je sais que j’ai le niveau attendu, je n’ai plus qu’à le montrer. Et je pourrai valoriser, professionnellement, cette réussite.

Certification « libre »

Dans beaucoup de métiers, la certification régulière est une obligation réglementaire, et les entreprises ont déployé les processus adaptés, même si souvent ils n’utilisent pas les outils les plus modernes, tant au plan pédagogique que technologique. De même, dans le cadre d’une démarche d’assurance qualité, l’entreprise doit pouvoir démontrer qu’elle s’est assurée que les conditions permettant d’atteindre les cibles étaient bien réunies, et la couverture des connaissances est souvent le plus critique des prérequis. Même en l’absence d’obligation, l’assurance que chacun sait ce qu’il doit savoir pour réussir dans ses missions est une force, un atout compétitif pour toutes les entreprises.

Déployer une culture de l’évaluation, au service d’une culture de la connaissance, de la maîtrise par chacun des connaissance nécessaires pour exercer son métier avec confiance, sérénité et efficacité, voilà un objectif qui devrait être prioritaire pour bon nombre d’entreprises.

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